20 juin 2011

Attention à ce que vous dites...

Je viens de prendre connaissance d'une offre d'emploi d'une importante agence de relations publiques de Montréal pour le poste d'analyste de la conversation. Aviez-vous déjà entendu parler d'une telle profession ? Quelles études faut-il entreprendre et surtout quelles qualifications faut-il démontrer pour occuper un tel poste ?

Car, voyez-vous, je doute fort que nous évoquions ici le sens noble de la recherche linguistique telle qu'énoncée par Harvey Sachs dans son analyse conversationnelle. N'oublions pas qu'il s'agit ici d'une boîte de relations publiques qui compte de grandes marques qui sont de plus en plus nombreuses à vouloir «converser» avec leurs clients actuels, mais surtout potentiels.

Ainsi, un tel poste au titre pompeux s'inscrit dans cette nouvelle donne du monde des communications de vouloir engager un dialogue ou de créer un esprit de communauté. Bref, de créer du vent pour mieux se faire entendre.

Sensible au sens des mots et de la parole, je dois avouer que je suis de plus en plus inquiète de l'utilisation décalée et à toutes les sauces du mot «conversation», tel un ingrédient indispensable à cette recette marketing nouvelle vague. Car, si l'on réfléchit bien, une conversation a toujours été une activité privée ou un moment spécial qui, souvent, réunit et anime un nombre limité de personnes autour de sujets sérieux, le tout dans une atmosphère de convivialité et de confiance.

Est-ce de cela dont on parle dans le cadre de ce poste d'analyste de la conversation ? J'en doute fort.

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