01 juillet 2011

Souvenir d'Afrique


Même si je me revendique citoyenne du monde, je dois comme tout le monde présenter mon passeport pour franchir des frontières. À ce titre, j'ai envie de vous raconter une anecdote sur ce document de circulation car il peut vous en faire voir de toutes les couleurs selon le pays que vous visitez. Notamment lorsque vous vous rendez en Afrique avec un passeport français...

En 2007, je me suis rendue avec mes collègues au Rwanda pour construire une école à Gisenyi, dans le Nord-Kivu, à la frontière du Congo. À cette époque, allez savoir pourquoi, j'avais encore mon passeport français. Sur une équipe de quinze personnes, j'étais donc la seule à devoir obtenir auprès de l'ambassade du Rwanda à Ottawa un visa spécial d'entrée.

Nous partions un jeudi soir et le mercredi, j'étais encore à Ottawa pour tenter d'obtenir ce fameux papier. Sans succès en raison de délais administratifs. Un membre de l'ambassade m'informe cependant que je peux me procurer mon visa sur place à l'aéroport de Kigali. Je décide donc de m'envoler avec mon équipe.

Après une trentaine d'heures de voyage (Montréal - Londres - Nairobi - Kigali), nous arrivons enfin à destination. Mes amis passent les contrôles sans problème. On me dit que je dois rencontrer un responsable. De loin, celui-ci me fait signe d'approcher. Je ne sais pas si c'est la fatigue, l'émoi d'avoir posé le pied en terre africaine ou mon intimidation face à ce mastodonte, mais j'ai fait une chose qu'il ne faut pas faire : J'AI MENTI.

Candidement, me voilà en train de lui dire : « mais je ne savais pas qu'il fallait un visa ! ». Et lui de me répondre sur le même ton : « Vous êtes certaine de ne pas avoir entrepris de démarches pour en obtenir un ? ». Vous avez certainement déjà ressenti cette impression de tomber dans un trou ou cette envie soudaine de revenir en arrière. Je me souviendrai toute ma vie de cette sensation alors que je venais de comprendre que ma demande de visa avait eu le temps de faire son chemin pendant que j'étais dans les airs, et d'atterrir sur la table des responsables rwandais de l'immigration.

Bref, ils ne m'ont pas remise d'office dans un avion et j'ai pu payer enfin mon visa (60 dollars). Bon, dans l'énervement, je n'en donne que 55. Mais ça, ce n'est pas grave car l'histoire n'est pas finie. Alors que je récupérais enfin mes bagages avec un grand soupir de soulagement, une sorte d'alarme s'est mise à sonner. L'un de mes billets canadiens était faux...

Fort heureusement, cette entrée bancale dans ce superbe pays a été le début d'un fantastique séjour. Mais croyez bien que lorsque nous avons choisi de nous rendre au Congo deux ans plus tard, j'avais mon passeport canadien bien en main.

Vous pouvez voir des photos de nos séjours sur le site www.afrik.ca.

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