15 octobre 2011

L'indignation, la nouvelle tendance ?

À la lecture de ce billet, plusieurs d'entre vous me jetteront peut-être des pierres virtuelles en me disant qu'il est bien plus facile de chialer bien assise sur ses fesses, plutôt que de montrer le bout de son nez dehors au sein d'un mouvement social si beau et mobilisateur. Et vous auriez bien raison...

En revanche, permettez-moi de vous dire pour ma défense que je me sens faire partie de tous les indignés de la planète. Même si je me considère chanceuse de vivre dans un pays démocratique où le système bancaire, solide par rapport aux systèmes américain ou européen, nous permet pour le moment de traverser la tempête, je suis indignée par beaucoup de choses. Les bonus faramineux, les conflits d'intérêt, les reprises de logements, les abus de pouvoir, les passe-droits, le sort des laissés-pour-compte, les escroqueries, les compagnies pharmaceutiques voraces, les sables bitumineux, la pollution, le désintérêt pour l'éducation et la culture, le peu d'attention à nos enfants et à nos aînés, etc. Et pas seulement depuis ces derniers mois...

Bien sûr, je suis heureuse de voir une telle mobilisation dans la rue et j'en remercierais presque les instigateurs et ceux et celles qui ont emboîté le « pas » aussi rapidement. Mais de quel « pas » parle-t-on vraiment, si ce n'est celui d'en vouloir à ce 1 % d'individus issus du monde des affaires qui vit au profit des 99 % autres ?

En fait, je ne suis pas d'accord avec ce slogan réducteur, particulièrement avec ses pourcentages que je juge si faciles pour éviter de se regarder le nombril (et attention, je m'inclus là-dedans). Je m'explique :

- On sait que d'ici vendredi prochain, des entreprises comme Apple, Microsoft, Coca-Cola, McDonald's, Yahoo, entre autres, vont présenter leurs résultats trimestriels. À surveiller : le jeu des investisseurs et spéculateurs. Or, qui nourrit ces grandes entreprises... ? N'a-t-on pas lu que Apple a annoncé avoir reçu plus de 1 million de commandes pour son nouveau iPhone 4S au cours des 24 premières heures de sa commercialisation, un record pour l'entreprise américaine ? Oui, Steve Jobs était un génie créateur mais il était aussi un as du marketing. Ce serait plutôt ça qui a changé nos vies, non ?

- Je pouvais lire récemment que les succès de plusieurs modèles de 4X4 ou pick-up en septembre aux États-Unis ont stimulé  les ventes de constructeurs comme Chrysler, General Motors et Ford, malgré la situation économique difficile au pays...

- Ici, pour lutter contre le surendettement des particuliers, qui succombent rapidement à un crédit trop facile, et prévenir une crise financière ingérable, le Québec a dû décider de prendre des mesures. Bien entendu, les banques sont en cause et devront revoir leurs façons de faire. Mais il est quand même déprimant de constater qu'il faut que ce soit nos politiciens qui nous rappellent à l'ordre...

Voilà donc quelques exemples qui me font dire que le 99 %  « d'abusés » est un peu gros. Si on le voulait, on pourrait se donner le pouvoir de changer un peu la donne. Mais pour cela, il faut être prêt à changer ses habitudes individuellement. Pour une véritable responsabilité collective durable. Mais en sommes-nous vraiment capables ?

En attendant, espérons que le mouvement des Indignés ne tombe pas sous le joug d'une récupération marketing comme le fut malheureusement la vague verte.

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