29 novembre 2011

Sexe, mensonges... et moi

Certains, ricaneurs, se diront que je n'ai rien trouvé de mieux comme sujet pour attirer des visiteurs sur mon blogue. Certes... Mais je leur répondrais, peut-être un peu vite sur la défensive, que le contenu de mon billet a quand même un lien avec une actualité culturelle : la sortie d'un livre. Ha ha ! Vous êtes déçus, avouez le donc. Vous pensiez lire des révélations croustillantes sur ma vie intime. Eh bien non, quoique je vais devoir laisser entrevoir un pan de ma vie de solitaire particulière...

Ainsi, il y a quelques jours, j'ai acheté le livre de Sophie Fontanel intitulé L'envie. En avez-vous entendu parler ? C'est cette romancière, analyste et grand reporter à Elle France qui ose avouer à la face du monde qu'elle a vécu une très longue période d'abstinence sexuelle pour, comme le titre l'indique, retrouver l'envie (10 ans a-t-elle précisé lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle). Je ne vais pas vous faire un dessin mais disons que son histoire sonne une cloche dans ma petite tête de fleur fanée. Aux différences près qu'elle a fait le choix de cette période sans câlins, tandis que moi j'en veux encore à celui ou celle là-haut quelque part qui n'a pas mis sur ma route la perle rare. Et que, dans mon cas, on ne parle pas encore d'une période de 10 ans. Bien sûr que non, je ne vous dirai pas combien d'années. Non, non, n'insistez pas !

Rester incognito
Pour acheter un livre, que faut-il faire ? Eh bien oui, il faut entrer dans une libraire. Et en cette veille de fêtes de fin d'année, nombreuses sont celles qui sont bondées d'acheteurs décidés ou de flâneurs littéraires. Alors, comment trouver LE livre parmi tant d'autres sans se faire remarquer ? Car, bien entendu, la fleur fanée ne veut pas se faire repérer. Il ne faudrait quand même pas attirer l'attention publique sur cette anormalité honteuse.

Alors, j'assure. Un rapide coup d'oeil me permet de compter une dizaine de personnes aux alentours. Sur un étal, je l'aperçois, il m'attend. Deux personnes - de trop - sont toutefois trop proches. Je me dirige nonchalamment vers les magazines. Tout en furetant dans leurs pages de créatures divines, j'attends que la voie se libère. À cet instant, je me rapproche rapidement de l'étal et m'empare du fameux livre. Mission accomplie. Personne ne m'a vue, enfin je crois. Il ne me reste plus qu'à affronter le regard coquin ou cynique de la personne à la caisse. Pour faire plus sérieux, je choisis d'ajouter à mon achat un livre de David Foenkinos, La délicatesse. Je règle mes achats. J'ai failli ajouter « ce sont des cadeaux. Est-ce que mes ami(es) peuvent les échanger si nécessaire ? ». Je me suis retenue. À quoi bon en rajouter et prendre le risque d'avouer bien malgré soi l'inavouable.

Je n'ai pas encore lu le livre de Sophie (en l'appelant par son prénom, j'ai l'impression que c'est une amie). Alors pourquoi me suis-je si vite précipitée à la libraire ? Avais-je donc peur qu'il y ait une rupture de stock alors qu'on le sait bien, tout le monde a une vie sexuelle épanouie ?  Eh bien, peut-être car si on y pense bien, ce livre pourrait devenir un best-seller tant il est finalement une ode à l'amour de soi.

21 novembre 2011

Citations...

« C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule. »

« Le jour est proche où nous n'aurons plus que l'impôt sur les os. »

Michel Audiard, réalisateur et scénariste français (1920-1985)

Mon premier souvenir d'hiver. C'était en 1982...

La porte s'était ouverte sur le visage de ma mère qui, comme chaque matin, venait nous réveiller afin de nous préparer pour l'école. Au même moment, nous avons ressenti un courant d'air froid, plus intense qu'à l'accoutumée, envahir notre espace.

« Venez déjeuner mais, avant de sortir, mettez vos bottes et couvrez-vous bien. Il y a eu une grosse tempête de neige cette nuit. » dit-elle. Encore endormis mais tout excités, nous nous sommes précipités aux fenêtres pour découvrir un beau manteau blanc. Un miracle. Sur cette ville du nord de la France, plutôt habituée au crachin qu'aux flocons, l'hiver avait soudain décidé de jeter son dévolu. Ce n'était peut-être pas la meilleure idée étant donné le mode de vie pour le moins insolite de ma famille.

C'est ma petite soeur la téméraire qui a foncé la première dans la poudreuse. Tellement rapidement qu'elle s'est vite retrouvée le derrière en l'air. Des éclats de rire ont fusé dans la nuit encore noire.

Un rire qui s'est vite éteint toutefois, tant les quelques mètres qui nous séparaient de la porte de la cuisine nous ont rapidement transformés en bonhommes de glace. Car si la neige s'était surpassée, le temps inhabituellement froid rivalisait d'intensité. Les paupières cristallisées et les jambes lourdes (avez-vous déjà essayé de marcher avec des bottes de pluie dans de la neige qui vous arrive aux genoux ?), nous progressions péniblement.

Ma soeur, pas si téméraire que ça finalement, a soudain décrété qu'elle n'avancerait plus car elle perdait ses bottes à chaque pas. Mon héroïque frère, pas plus grand qu'elle, lui a gentiment proposé de la transporter sur son dos. Mal lui en prit car, arrivé à la porte de la cuisine, le pauvre a glissé sur une marche et ils se sont retrouvés tous les deux en position couchée. Je me souviens encore de l'image de ma pauvre soeur ensevelie dans la neige sous le poids de mon frère.

À cet instant, l'émerveillement et la bonne humeur avaient complètement disparu. Frigorifiés et pleurnichards, nous avons pris notre petit déjeuner dans un silence glacial.

C'était en 1982. Nous avions exceptionnellement suivi mon père pour un des chantiers routiers sur lesquels il forgera sa carrière et son caractère. Comme ce fut souvent le cas lorsque je les accompagnais alors que j'étais encore fille unique, nous habitions dans des appartements sur roues, plus communément appelées caravanes d'habitation. Cette année-là, comme la famille s'était agrandie depuis, une deuxième caravane plus petite servait de chambre pour les enfants. Un petit détour par l'extérieur s'avérait donc nécessaire pour nous rendre à la cuisine et aux autres commodités de la « maison ».

Plus tard, dans la cour d'école, les batailles et autres jeux de glisse ont fait fureur. Mais personne, oh non personne, n'a jamais su que mon premier contact avec l'hiver avait débuté bien plus tôt en pyjama. Car personne ne savait que je vivais dans une caravane en plein hiver.

19 novembre 2011

Ai-je mal lu ?

Cette semaine, une nouvelle statistique est venue nous apprendre que 49 % des Québécois sont des analphabètes fonctionnels. De quessé ? Eh bien, cela signifie que 16 % d'entre eux ne savent pas lire et qu'un autre 33 % épuise ses méninges au bout de quelques lignes. Pire: de ces 49 %, plus de 40 % ont entre 16 et 46 ans. Ayoye !

Tout débat sur le niveau de  la langue française est souvent à prendre avec des pincettes au Québec. Mais je dois avouer que j'ai été abasourdie par ces pourcentages, terriblement inquiétants pour la pérennité de notre langue. Bien plus que l'invasion de l'anglais dont on nous parle ad nauseam.

Bien sûr, il y a les compressions budgétaires qui touchent les services de francisation pour les immigrants. On compte ainsi beaucoup sur le bénévolat, ce que j'ai eu le plaisir de faire auprès de réfugiés demandeurs d'asile. Bien sûr, il y a peut-être eu les réformes scolaires mais je n'en sais pas assez pour m'épandre sur le sujet. Bien sûr, il y a l'évolution de la langue qui n'est pas forcément néfaste si on ne perd pas de vue son essence.

Mais 49 %, c'est catastrophique ! J'imagine que cette situation ne date pas d'hier. Pour atteindre un tel fond, il a dû y avoir un abandon quelque part. Un abandon collectif et individuel. Que faire ? Des solutions, il y en a certainement mais en premier lieu, j'espère que nous serons nombreux à être alarmés. Peut-être pas tant que ça quand je constate à quel point on ne soigne pas notre langue, on la maltraite, on la snobe. Le bien parler est trop souvent perçu comme une arrogance. Le bel écrit prend trop de temps. Dès que l'on ose aborder une pauvreté de vocabulaire ou des lacunes en termes de grammaire ou de syntaxe, il y a une susceptibilité identitaire qui surgit...

Je me souviens de ma fille, que j'avais reprise à plusieurs occasions pour des « quand qu'on apprend... » ou encore « le monde, y sont pas gentils » qui m'avait rétorqué bien fièrement « mais je suis Québécoise, maman ». Et moi de lui répondre que l'un n'empêchait pas l'autre. Un accent, des expressions, des mots ou appellations colorent l'usage du français partout dans la francophonie et c'est la beauté de la chose. Tout le reste n'a pas lieu d'être.

Si des générations d'analphabètes sont malheureusement peut-être perdues, il est temps de se réveiller pour celles en devenir ou à venir. C'est un devoir de société. Un devoir de nos gouvernements et un devoir individuel où la moindre attention portée au langage parlé et écrit pourra faire une différence. Il faut refuser ce laisser-aller qui prévaut dans toutes les sphères de nos communications.

49 %, pensons-y bien...


16 novembre 2011

En primeur, rien que pour vous !

À présent que le texte de ma nouvelle est en lice pour le concours d'écriture pan-canadien de la Zone d'écriture de Radio-Canada (les finalistes seront annoncés en février 2012), je la soumets ici à votre bon jugement. Ceux et celles qui me connaissent reconnaîtront certainement Estelle.

N'hésitez pas à me donner vos commentaires, bons ou mauvais. Même si je ne vise pas le prix Goncourt, peut-être un jour deviendrai-je, grâce à vous, un de ces écrivains émergents. Puis-je rêver un peu !
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Il faut toujours viser la tête* 

« Qu’ai-je donc fait ? Mais qu’est-ce qui m’est passé par la tête ? Oh, je veux  mourir… »

En cette soirée glaciale, Estelle n’a qu’une envie, celle de disparaître sous terre ou de rembobiner le fil de sa vie six heures auparavant. Plutôt que cela, elle longe les murs de la rue Duluth dans le quartier branché Plateau-Mont-Royal à Montréal, le bonnet jusqu’aux oreilles et la tête rentrée dans les épaules. Une seule pensée parvient encore à sortir de ses méninges : passer la plus inaperçue possible.

Fort heureusement, nous sommes en hiver. S’il avait fallu que cela arrive en plein été, avec tout ce monde qui se pavane en terrasse, se dit-elle pour mettre un peu de baume sur la catastrophe qui lui arrive.

Sur ce chemin qui la mène chez elle, son cœur saigne et la petite voix intérieure qui l’accompagne depuis quelques mois n’arrête pas d’en rajouter : « Tout ça, c’est la suite logique de ce qui ne tourne pas rond autour de toi, ma chérie. Non mais, qu’est-ce que tu attendais ? Des miracles ? Tu sais bien qu’ils ne se réalisent jamais ? Je te l’avais pourtant bien dit. »

C’est vrai, elle lui avait bien dit, cette voix amie, si fidèle et rassurante, et elle ne s’était pas gênée pour le répéter sans cesse ces derniers temps, tant et si bien qu’Estelle avait fini par la croire. Avec son moral en berne depuis quelques mois, elle n’en pouvait plus de cette tristesse lancinante qui s’était sournoisement répandue dans chacun de ses membres, l’empêchant d’avancer. Plus moyen de parler avec légèreté, plus moyen de penser sans pleurer, et plus moyen même d’aimer celui à ses côtés. La vue brouillée et la mine toujours basse, elle ne se reconnaissait plus. Elle ne s’aimait plus.

Bien sûr, il y a cette déprime hivernale qui l’enveloppe chaque année. Bien sûr, il y a la fatigue qu’elle a accumulée depuis l’arrivée de son beau bébé joufflu et gourmand. Bien sûr, il y a eu ce licenciement, le premier de sa vie. Mais il y a aussi cette difficulté qu’Estelle ressent de plus en plus à trouver sa place après plusieurs années de vie dans son pays d’adoption.

« Ici, on n'est pas tout à fait du pays et là-bas, on n'est plus tout à fait de là. Difficile dans ce cas de savoir où l’on va ... » affirme-t-elle souvent comme un pronostic sans appel qui justifie son mal-être. « Vous comprenez, c’est normal que cela arrive après un certain temps. En fait non, vous ne comprenez pas puisque vous ne l’avez pas vécu. » Et clac, fin de la discussion. Bref, toutes ces bouffées de nostalgie qui n’arrêtaient pas de lui monter à la tête ont sérieusement commencé à l’isoler, à l’étouffer.  Cette jeune femme, à la fois passionnée et résiliente, se sentait de plus en plus sur un fil, prête à perdre son équilibre. Elle devait agir et vite.

« Il fallait bien que je fasse quelque chose ! » se défend-t-elle ce soir auprès de sa petite voix, en marchant d’un pas lourd. Cette chose qu’elle regrette tant à présent au point de lui faire dresser les poils sur la tête.

Certes, il serait facile de jeter tout de suite la pierre à  la pauvre Estelle. Car elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Mais en y pensant bien, peut-être aurions-nous fait la même chose à sa place. Pas forcément de façon aussi radicale, on s’entend…

D’ailleurs, pourquoi cette fois-ci aurait-elle été différente des autres ? Estelle avait toujours opté pour cette solution pour changer le mal de place quand son moral était dans les chaussettes. Dans ce cas, elle en était encore convaincue, il fallait viser la tête. Oh bien sûr, elle avait bien essayé les jambes, les poings ou même la gymnastique du visage. Mais rien ne vaut la tête et ses attributs.

Alors, pour ne pas perdre l’équilibre sur son fil, elle pensait qu’une petite visite au salon saurait une nouvelle fois raviver la vie sous sa tignasse forcément fade à en crever. Et lui éviter une chute fatale.

Ce soir, pourtant, elle rage et vous met en garde : « à moins de très bien connaître votre coiffeur, sachez que celui-ci peut se transformer en bourreau et vous achever d'un coup de ciseaux. »

Elle rage aussi contre elle-même car son coiffeur a suivi à la lettre ses instructions. Car à situation ultra désespérée comme la sienne, un banal changement de coiffure ne suffisait pas. Que nenni. Estelle avait besoin d’un renouveau capillaire, d’une transformation extrême. Bref, d’une nouvelle tête.

Et que fait-on quand on a des cheveux fins et courts comme elle, et que l’on rêve de beaux cheveux jusqu’aux épaules que l’on aura peut-être jamais ? Facile, il suffit d’opter pour les rallonges, plus communément appelées « extensions » dans le métier. Ça fonctionne bien pour les vedettes du petit ou du grand écran. Pourquoi pas pour moi ? pensait Estelle, en se voyant déjà ressuscitée et tellement sublime qu’elle ferait tourner les têtes sur son passage.

Six heures plus tôt, à la fois excitée et fébrile, elle a donc pointé la tête avec ses cheveux peu fournis dans ce salon de coiffure qu’elle avait repéré sur le boulevard Saint-Laurent, en fermant bien sûr les yeux sur le fait que sa clientèle était habituée plutôt aux coupes rasta qu'aux légers balayages… « Je sais, je sais, j'aurais dû allumer mais, je te le rappelle, ma tête fonctionne depuis un certain temps au ralenti et mes yeux sont souvent brouillés. » dit-elle à son amie la petite voix qui n’arrête pas de lui dire qu’elle est tout simplement une tête de linotte.

Il est vrai qu’après deux tentatives ratées de teinture qui avaient déjà commencé leur œuvre de destruction, Estelle aurait dû prendre les jambes à son cou. Mais elle est restée sagement assise… pendant six heures d’affilée, le temps de pause des bandes de ces longs cheveux chatoyants qui feraient tourner toutes les têtes. Avec une impression désagréable de lourdeur entre ses deux oreilles, elle a finalement réglé sa facture salée, des trémolos déjà dans la gorge. Et elle est sortie à la face du monde.

Dans cette rue Duluth fort heureusement sombre et déserte, elle se dirige vers la maison. Le plus dur reste à venir : affronter le regard de son amoureux car elle sait qu’elle vient de faire une grosse gaffe. Va-t-il éclater de rire, l’engueuler, l’ignorer ou, pire, la chasser ? Elle rase les murs comme elle aimerait tant raser ces foutus faux poils.

Elle sonne, la porte s’ouvre et aucun mot n’est échangé avec lui. À quoi bon utiliser des mots quand une image en vaut mille. Elle se sent dévastée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. Avez-vous déjà essayé de dormir avec un casque de    moto ? Essayez donc pour voir. En revanche, son petit cerveau a travaillé fort. En se réveillant ce matin, la chevelure ridiculement en bataille et les yeux rougis, sa décision est prise.

Alors que les boutiques du boulevard Saint-Laurent ouvrent à peine leurs portes, la voilà déjà assise à la même place face à ce miroir qui a vu hier sa descente aux enfers. L’équipe du salon s’affaire de nouveau autour d’elle pour la libérer de son casque de moto. Après huit heures (oui, vous avez bien lu) de décollage à chaud de la colle – pas de danger que ce postiche s’envole au moindre coup de vent – elle est enfin libre, avec des brûlures sur le cuir chevelu et de vrais cheveux complètement morts.

Ne dit-on pas qu’il faut souffrir pour être belle ? Estelle ne sait pas qui est la personne qui a décrété cela. Mais si vous la connaissez, dites-lui qu’une rescapée aimerait bien lui dire deux mots.

* Titre librement emprunté au répertoire musical du groupe français Mickey 3D


14 novembre 2011

Et si elle ne tombait pas ... ?

Ce 14 novembre à Montréal, la température a atteint un beau 18 degrés en son centre-ville.  Il est vrai que ce fut fort agréable mais reconnaissons que ce temps clément ne fait pas partie de la normalité. Nos ours polaires et autres amoureux des glaces ont bien raison de s'alarmer.

Mais là n'est pas mon propos. En fait, je dois vous avouer que j'ai hâte à la première tempête de neige. Pas une neige mouillée, une vraie tempête avec de vrais flocons qui rendent la ville silencieuse et auréolée de mille points lumineux quand vient la nuit. Oui, oui, vous avez bien lu cet aveu de celle qui, il n'y a pas si longtemps, a eu le culot de prétendre à une amie qu'elle n'aimait pas les pays nordiques (sic !). Mais je le pense sérieusement, il est temps qu'elle arrive pour venir blanchir tous ces arbres à présent presque dépouillés de leurs feuilles.

Je reconnais que je prêche pour ma paroisse et que j'ai peu d'égard pour les milliers d'automobilistes et autres conducteurs de véhicules motorisés qui se retrouveront du jour au lendemain confrontés à cette ennuyeuse masse blanche. Car même si nous sommes au pays de l'hiver et que nous avons bien entamé le mois de novembre, nous allons être, comme chaque année, bien surpris et mal pris par une tempête qui arrive toujours trop tôt... Vous pariez ?  Quand la pilule sera avalée, on ne sera toutefois plus étonnés de revoir le ballet des souffleuses, « déneigeuses » de trottoirs et autres camions de déneigement, ces mastodontes qui arpentent les rues et font trembler les murs et fenêtres des appartements dans les rues étroites de Montréal. J'ai beau y vivre depuis seize ans et râler comme une maudite française quand ce cortège me réveille à 4 heures de matin, cela reste un spectacle toujours impressionnant.

Certains accepteront de subir les assauts de l'hiver jusqu'aux fêtes, d'autres comme moi, jusqu'en février. Après cela, la majorité l'emporte et commence à avoir la mine basse jusqu'à ce qu'une journée douce et ensoleillée du mois d'avril redonne du baume au coeur. Alors qu'il ne fait même pas 18 degrés, les premières séances de bronzage feront alors leur apparition sur les pelouses du parc Lafontaine sur le Plateau-Mont-Royal.

Mais bon d'ici là, de beaux centimètres de neige auront enseveli la moindre pousse verte...

07 novembre 2011

Quand l'Europe n'est qu'une simple zone...

De ce côté-ci de l'Atlantique, on assiste à la fissure de l'Europe, et on espère le fameux coup de barre qui saura rassurer tous et chacun. Enfin, je dis « tous et chacun » mais je pense que ce sont surtout les acteurs des marchés boursiers, les investisseurs et autres pontes de la finance qui tentent de retrouver leurs esprits selon les bons mots des agences de notation qui régulent le monde avec une simple lettre de l'alphabet.

Bien entendu, je n'ai pas les connaissances suffisantes pour pouvoir analyser les tenants et aboutissants d'une situation économique qui a dégénéré au gré de crises, de mauvaises décisions et, sans me tromper, de spéculations et de cupidité. En revanche, je dois candidement avouer que je suis profondément attristée de lire et d'entendre que l'Europe se résume ces dernières semaines à une zone, celle de l'Euro. Elle n'a de nom que celui d'une monnaie. Monnaie, money... Bref, elle n'est qu'une entité économique.

Même si je l'ai quittée depuis de nombreuses années, je suis restée une Européenne dans l'âme car la nature même de son appellation - Union européenne - reflète ma vision, peut-être utopique, d'un monde basé sur l'ouverture et la solidarité.  Car il ne faut pas oublier que ce principe d'une Europe unie, autrefois meurtrie par les ravages de nombreux conflits, a vu le jour pour consolider la paix sur le continent. Son essence même ne doit donc pas être reléguée au second rang. Au contraire, si ce grand rêve humaniste a bien su se concrétiser, il doit pouvoir aujourd'hui insuffler l'énergie nécessaire pour traverser les tempêtes, quitte à devoir lui apporter quelques ajustements. Car mon souhait le plus cher est que l'Europe se redresse à la face du monde pour que de Madrid à Vienne ou de Copenhague à Athènes, on continue de cultiver ce lien sans frontières.

02 novembre 2011

Inspiration...

(...) Aussi appelons-nous toujours à une « véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »

À ceux et celles qui feront le XXIe siècle, nous disons:

CRÉER, C'EST RÉSISTER.
RÉSISTER, C'EST CRÉER.

Extrait tiré du texte « Indignez-vous » de Stéphane Hessel