18 janvier 2012

J'ai failli mourir... en Gaspésie

Si, si, croyez-moi, et ce sont les vents forts qui ont soufflé cette nuit sur le Québec qui ont réveillé en moi ce souvenir de vacances dans cette sublime région qu'est la Gaspésie.

C'était en 2007. Tout a commencé par une charmante proposition de mon amie Karole qui m'invitait à l'accompagner pour une semaine d'escapade loin, loin, loin de Montréal. Je dois vous avouer que lorsqu'il s'agit de vacances, je suis extrêmement sauvage et rebelle. Non pas dans le sens « partir seule dans le bois » mais plutôt « rien à faire du tout - je fais ce que je veux - pas envie de suivre des règles de groupe ». Car j'ai oublié de vous mentionner que Karole partait avec sa grande fille accompagnée de sa propre petite fille âgée de quatre mois. Bonjour, les vacances...

Vous comprendrez donc que ma première réaction a été de décliner bien gentiment. Et mon amie Karole d'insister tout aussi gentiment : « Tu verras, ce sera vraiment sympa. J'ai loué une maison, et on aura largement d'espace pour ne pas nous marcher sur les pieds ou nous taper sur les nerfs. Et puis de toute façon, tu as quelque chose de prévu cet été ? Es-tu déjà allée en Gaspésie ? Non, eh bien, profites-en et viens avec nous ! ».

J'ai finalement craqué. Ce matin-là du mois d'août, nous avons emprunté la route vers la Gaspésie dans ce véhicule suffisamment grand pour nous accueillir toutes les cinq car ma fille de six ans nous accompagnait aussi. Cinq filles de quatre mois à quarante ans qui allaient devoir s'entendre sur un trajet de seize heures et  une semaine dans une maison que nous n'avions pas encore vue.

À la fois fatiguées par le voyage et excitées par l'arrivée dans ce lieu féérique, nous approchions enfin de notre maison. Je me souviens encore du silence qui a régné dans la voiture alors que nous la découvrions parmi tant d'autres sur un flanc de colline face au majestueux fleuve Saint-Laurent, quand même ! C'était véritablement une maison de poupée. La panique s'empara de moi. « Seigneur, faites que le beau temps reste avec nous. Nous ne survivrons pas à cinq enfermées là-dedans. S'il vous plaît, Seigneur ». Ah bien sûr, c'était mignon. Une seule pièce avec un grand lit, un lit mezzanine, un canapé-lit, un coin cuisine et un autre pour la salle de bain. L'essentiel dans un minimum d'espace...

Après une première journée de promenades au grand air, un doux sommeil nous a fort heureusement vite enveloppées. Et cela aurait pu être le cas jusqu'au petit matin, s'il n'y avait pas eu ce vent qui a commencé à souffler en début de nuit... Pendant plusieurs heures, il balaiera la baie de Percé et de sa région, obligeant les campeurs à fuir leurs tentes arrachées ou leurs roulottes devenues dangereuses. Des motos étaient renversées, des tables de pique-nique déplacées et des chaises de camping volaient... La peur au ventre, j'entendais le souffle du vent gronder et s'engouffrer sous notre petite maison même pas fixée au sol ! Allait-elle tenir sur ses parpaings ? Fallait-il fuir maintenant ? J'étais aux aguets, un peu plus nerveusement que mes  « colocataires » qui ont su garder leur calme, elles.

Au bout de quelques heures d'angoisse, les rafales ont cessé d'intensité et tout s'est apaisé. Et croyez-le ou non, à la suite de ce déchaînement de Dame nature, le soleil a brillé tout le reste de la semaine. Comme si quelqu'un quelque part avait entendu ma prière...

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