01 juillet 2012

L'école est finie

Les grandes vacances ont véritablement commencé avec la fin des classes. Il fait beau et chaud, on allume le barbecue, on rigole, on jase en évitant peut-être d’aborder les vraies affaires pour ne pas gâcher les bons moments. Car de ces bons moments, il vaut mieux en profiter car la rentrée sera chaude, comme dirait l’autre. Quand on y pense, il ne doit pas y avoir beaucoup d’endroits dans le monde où l’on peut appuyer sur pause alors qu’une grave crise sociale couve…

Bien sûr, il y a bien ces grandes manifestations monstres belles à voir et points de mire de revendications en tous genres, « des artistes pour la paix » à « contre la hausse, pour la némocratie (sic)». Mais sont-elles réellement le symbole de l’éveil de notre société ? J’ai du mal à le croire. Et ce n’est pas une fête nationale que l’on souligne une fois par année qui va changer la donne, encore moins cette année… Vous l’aurez compris, je ne suis pas une adepte de festivités à connotation patriotique pendant lesquelles le NOUS est conjugué à toutes les sauces autour d’idéaux rassembleurs et que l’on se lance des fleurs pour nous rassurer sur le grand bonheur d’être ensemble. En fait, c’est avec l’expression « fier(ière) d’être » que j’ai un problème. Je ne me sens pas fière d’être Québécoise ou Française, soit de faire partie d’un peuple uni sous les couleurs d’un drapeau ou par la grandeur d’un territoire. En revanche, si je devais utiliser la notion de fierté, ce serait celle autour de notions de réalisations, de créations ou de contributions. Ainsi, je pourrais dire que je suis fière de contribuer, en toute humilité, à un mieux-vivre ensemble tant par mes actions au quotidien guidées par le respect des autres et d’un environnement à préserver.

Prenons par exemple le sujet de l’éducation qui me tient réellement à cœur. Cela tombe bien puisqu’il monopolise notre actualité depuis plusieurs mois. Permettez-moi de vous relater une anecdote personnelle. Dans ma rue qui fut très animée par le bruit des casseroles (elles doivent être parties au chalet, je ne les entends plus), j’ai une charmante voisine qui s’acharnait à faire de nous des citoyens engagés au bout de nos casseroles, allant jusqu’à sonner chaque jour à nos portes pour nous motiver. J’avais même fini par éteindre mes lumières aux abords de 20 heures… Ses intentions devaient être bien sincères. C’est pourtant elle qui a décidé d’inscrire ses deux enfants au privé pendant leur secondaire pour mieux rejoindre le système québécois au cégep. C’est encore elle qui m’avait mis en garde contre ce système public de piètre qualité… J’en connais d’autres. Alors, l’éducation accessible à tous est-elle réellement l’enjeu de ce conflit étudiant à la rhétorique comptable ?

Pourtant, il est là le véritable enjeu. Qu’attendons-nous pour redonner ses lettres de noblesse à une école publique de qualité pour tous. Il est temps de comprendre que c’est elle qui jette les bases d’un tissu social où chacun peut trouver sa place dans un espace où la culture générale prime sur la performance ultime. Il est temps de lui prêter la plus grande attention afin que le désastre annoncé qui se trame dans les couloirs des écoles secondaires et cégeps ne nous frappe en plein visage. Et je ne parle pas seulement ici des 5 à 10 % de cégépiens qui ont déjà abandonné leurs cours pour éventuellement intégrer le monde du travail. Cela comblera peut-être les besoins de centres d’appels, mais ça ne fera pas un Québec cultivé et ouvert sur le monde.

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