28 juillet 2012

Un nouveau style de kamikazes


Chaque attentat qui survient dans le monde est un traumatisme pour tous. Ceux d'Oslo survenus l’année dernière ont été d'autant plus troublants que nous ne pouvions les associer à des enjeux géopolitiques internationaux. Les tragiques événements d’Aurora au Colorado frappent quant à eux l’imaginaire car cela aurait pu être accompli dans un cinéma près de chez soi. Ce sont là les actes d'un ou de fous, comme nous pourrions en rencontrer ici à Montréal. Aucune considération de religion, de sexe, de culture, de communauté ou d'idéologie ne peut les justifier. 

Qui dit folie, dit mental, et qui dit mental, dit banal. Car avouons-le, la santé mentale est malheureusement encore un sujet tabou dans nos sociétés ultra-performantes où la moindre défaillance s’apparente à de la mollesse. Prenons pour exemple la dépression qui est toujours auréolée de préjugés au Québec, et qui est souvent associée à un trait de personnalité faible.

Fort heureusement, tous les dépressifs ou toutes les personnes atteintes de troubles de comportement ou de personnalité n’arrivent pas à cette solution ultime de porter atteinte à la vie des autres et à la leur. Car, au-delà de la gravité des gestes que le tueur d’Aurora, ceux de Colombine ou celui du collègue Dawson à Montréal ont posés, je suis convaincue que ce sont là des suicides au vu et au su du plus grand nombre de personnes possible. Alors que James Holmes a survécu, il nous permettra peut-être de comprendre les motivations qui incitent un être humain à commettre l’irréparable.

Quoi qu’il en soit, il est évident que nous faisons face de plus en plus, sans les regarder dans les yeux, à des enjeux sérieux de santé et de sécurité publique qui trouvent leur origine dans des fléaux comme l’intimidation, l’isolement, le jugement ou encore la violence verbale ou physique. Car, avant de faire la une des journaux en expulsant leur violence intestine, ces adolescents ou adultes ont bien dû ouvrir une petite porte sur leur malaise, ont bien dû traîner leur mal de vivre ou leur colère autrement que dans leurs pieds, ont bien dû lancer de temps en temps des appels à l’aide ne serait-ce que par une attitude « bizarre » ? Alors comment pouvons-nous mieux déceler une « bombe humaine à retardement » potentielle ? Je n’ai pas vraiment de réponse, je l’avoue. Mais je suis inquiète.

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