01 août 2012

Deux filles à la plage

Je passe actuellement quelques jours avec mon amie Karole dans la ville balnéaire d’Old Orchard (Maine) très fréquentée par de nombreux Québécois. Pour ma part, c'est la première fois, depuis que je vis à Montréal (17 ans), que je visite ce coin de bord de mer, ma foi, fort agréable... si vous ne passez pas votre séjour dans le centre animé (ou surexploité selon vos goûts) de la petite ville, ni même sur quelques-unes de ses plages trop bondées. Un repérage des lieux s'impose donc si vous ne connaissez pas l'endroit. C’est ce que nous avons fait, et après quelques petites marches, nous avons découvert des petits havres de paix et de beauté (le sable est d'une finesse incroyable) en allant plus vers le nord (Pine beach, etc.). Le coup d'oeil sur certaines résidences vaut le détour, certaines étant le lieu de villégiature de nombreuses familles, petites ou grandes, de la côte est des États-Unis.

Ce séjour au bord de la mer me fait un bien fou (merci Karole !), car si je ne suis pas née auprès d'elle, j'ai vécu mon enfance et une partie de mon adolescence non loin de celle qui n'est certes pas considérée comme la plus belle mais elle l'était pour moi : la mer du Nord, plus précisément la plage de Malo-les-Bains proche de la ville de Dunkerque située à la pointe nord de la France. J'entends encore ma mère décider d'un coup de tête de nous emmener mon frère, ma soeur et moi prendre un bain de soleil un de ces mercredis après-midi où nous n’avions pas d’école. Croyez-moi, les maillots de bain, crèmes solaires, chapeaux et casquettes, sans oublier les sandwiches au jambon, étaient prêts en un tour de main. De super souvenirs. D’ailleurs, je me suis promis de revivre un jour dans une ville au bord de la mer. Elle me manque terriblement.

Toutefois, si son paysage et ses embruns sont revigorants, ses « composantes humaines » peuvent parfois donner le bourdon à toute personne esseulée de son état. Comme moi. Car, voyez-vous, Karole et moi sommes deux filles célibataires au pic de leur forme et de leur désir le plus cher de trouver l’amour avec un grand A. De vraies romantiques dans un monde de performances mathématiques…

Bref, imaginez deux amies dans un univers de familles réunies sous le soleil (grands-parents, oncles, tantes, enfants) toutes aussi joyeuses les unes que les autres. Nul doute que l’une passe certainement pour la compagne de l’autre. Difficile alors d’entreprendre une technique d’approche ou d’en encourager une de la part de tout individu de la gent masculine... Et cette petite voix intérieure, ma véritable ennemie depuis quelque temps, qui n’arrête pas de me souffler : « ah, ils en ont bien de la chance, ces couples parfaits et leur progéniture à la chevelure blonde comme les blés. ». Fort heureusement, Karole, ma vraie amie, sait trouver les mots justes : « tu sais, il y en a certainement parmi eux qui envieraient ta liberté et ton libre choix dans tout ce que tu entreprends. » me rappelle-t-elle. « Et puis, quand on y pense bien, le meilleur est à venir, non ? ».  Elle a peut-être raison. 

Je décide alors de zieuter mieux mon horizon. Hum, c’est vrai que je n’avais pas entendu ce père de famille utiliser le sifflement comme seul moyen pour appeler ses enfants, comme il le ferait pour un chien, ou encore cette femme qui attend inlassablement que son mari ait fini sa partie de pétanque entre copains pour ne plus surveiller les enfants et enfin pouvoir mettre les pieds dans l’eau. Sans oublier ce couple qui n’a échangé que quelques mots en deux heures, et s’est décidé à rentrer au bercail, seulement après que l’Homme avec un grand H eut fini de remballer le bardas (car, bien entendu, seul monsieur maîtrise la technique de pliage de chaises de plage). « Beau mec à 9 heures ! » hurlais-je presqu’à Karole qui, malheureusement, ne distingue pas encore bien sa gauche de sa droite (et dire que c’est elle qui conduit..). Tant pis pour elle, j’aurais ouvert les yeux pour deux. Et ce n’était certes pas désagréable du tout dans ce cas-là. Finalement, il est vrai qu’il serait bien plus simple de se concentrer sur ce qui est à venir plutôt que de s'ennuyer à mourir.

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